Rencontre (rues)

La nuit était tombée depuis un petit moment déjà, et aucune des deux lunes ne brillait ce soir-là. Néanmoins le ciel était clair, et une multitude d’étoiles contribuaient à donner à cette nuit un peu de clarté. Il n’y avait pas de vent, et l’air était doux. Dans ces ruelles, tout était calme. Le danger restait tapis dans l’ombre, ou se glissait parfois le long d’un mur. Il ne faisait pas bon vivre, à cette heure-ci.

Il s’avérait que, cette nuit-là, le danger potentiel en question était un jeune homme d’une vingtaine d’années, dont la longue chevelure blonde luisait sous la lumière blanche des étoiles, accompagnée de celle des quelques torches qui éclairaient la rue.

*Nous y sommes*, pensa Nedland.

Des rumeurs, voilà ce sur quoi le chasseur de primes pouvait se baser pour trouver l’homme qu’il recherchait. Il comptait sur les rumeurs, mais également sur les quelques pistoles d’argent qui ont été promises pour sa capture. Il n’avait pas l’intention de se faire devancer par un concurrent. C’étaient ces rumeurs qui l’avaient poussé à quitter la ville pour s’aventurer jusqu’à ce petit village, non loin de celle-ci.
D’après ses informations, l’homme avait quitté la ville quelques heures plus tôt, après avoir chargé son cheval de toutes ses possessions. Nedland en avait déduis qu’il se préparait à quitter définitivement la région. C’était seulement un petit cambrioleur, mais il avait dérobé plusieurs objets auxquels des bourgeois tenaient beaucoup, et parvenir à capturer cet individu serait bénéfique du point de vue de tous.

Le village n’était pas très grand, il serait donc aisé d’y repérer quelqu’un s’y baladant la nuit, et la main pourpre n’avait pas l’intention de le laisser s’échapper. Il avait de bonnes raisons de penser que sa cible se trouvait dans les parages. Si des habitants l’avaient aperçu dans les environs à peine une heure auparavant, c’est qu’il n’avait pas l’intention de partir tout de suite, sinon il aurait attendu le lendemain matin, mais sans doute sous le coup de la panique, ce voleur avait décidé de partir pour le petit village non loin de la ville, et d’utiliser ses talents pour voler de quoi se sustenter durant son voyage jusqu’à la ville suivante.

*Imbécile *

Nedland patrouillait donc dans les rues, à l’affût du moindre indice qui aurait pu le mettre sur la piste de son homme. Il inspectait également les toits du coin de l’œil, au cas où une ombre ne s’y serait pas déplacée. En revanche il évitait les patrouilles de milice, car il savait que son homme en ferait de même.
Il s’approcha d’une lampe qui éclairait la rue, et ouvrit à nouveau l’affiche où était dessiné le portrait de celui qu’il recherchait. Il voulait être sûr de ne pas passer à côté de lui sans le reconnaître.

Il entendit alors un bruit venant d’un endroit quelques mètres devant lui. Il rangea rapidement dans sa poche l’affiche qu’il tenait en mains, et scruta l’espace sombre devant lui, prêt à dégainer son sabre si besoin. Il se risqua à appeler.

"-Il y a quelqu'un?"

A cette heure de la nuit, il n’y avait plus grand monde dans les rues d’Axenhaus. L’endroit était ce qu’il y avait de plus désert et même les quelques milices qui marchaient ne servaient pas à meubler le silence. Les pieds nus de la créature bohème foulaient le sol avec peu de bruits, ses bottes à la main, elle avançait comme sur un fils invisible murmurant entre ses lèvres une mélodie qu’avait chanté un des membres de sa fraction après une prière intense de son dieu. Les paroles n’existaient pas encore mais le chant partait dans des tournants de voie arabisés et avait une certaine beauté qu’elle aimait bien. Elle se stoppa et remit ses bottes sentant le froid de la nuit commencer à la mordre. L’ennui n’était pas la seule chose qui l’avait poussé à sortir de chez elle. Ce qu’elle voulait c’était aller observer les herbes dans la plaine pour tenter d’en cueillir quelques unes qui lui serviraient à ses potions. Mais sur le chemin, elle avait repérer un petit oiseau qu’elle avait réussit à tuer d’une pierre et qu’elle avait finalement jeté aux chats de gouttière n’y trouvant pas assez de chaire pour se nourrir avec. Elle avait alors continué son chemin.

Mais maintenant, elle entendait des pas. Elle s’avança et au détour d’une ruelle bien sombre, elle vit, juste frappé par la lumière d’une lampe, un homme aux cheveux d’un blond tirant sur l’argent. Était ce l’éclairage qui donnait cette impression. Il observait une feuille à travers laquelle elle voyait les traits d’un visage. Un portrait. Les épaules plaquée au mur, juste le cou et la tête avancés pour jeter un regard à l’angle ou était l’homme, Lyra resta immobile un moment réfléchissant. Il ne semblait pas dangereux, enfin, relativement. Il était occupé par le portrait et donc cherchait quelqu’un. Lyra passa un doigt sur un des colliers qui lui pendaient au cou alors que ses yeux luirent brièvement sous le clair de la nuit. Mais c’était quelque chose que personne ne voyait.

La jeune femme passa une main dans ses vêtements pour en sortir un vieux jeu de cartes usés. Sa mère les utilisait, aujourd’hui c’était son tour. Avec un peu de chance, elle aurait un client cette nuit. Passant une main dans son dos réajustant son bâton, elle quitta le coin et entra dans la ruelle au devant du jeune homme. Elle avait l’air bien étrange comme ça. Une bohémienne avec un bâton dans le dos, inoffensive dans son apparence, inquiétante par le fait que la liseuse de carte soit dans une ruelle noire. Ses bottes claquèrent sur l’asphalte et l’homme entendit du bruit et s’empressa de ranger son parchemin et semblait prêt à être attaquer.

"-Il y a quelqu'un?"

Elle sourit et avança d’un pas calme, encore cachée par l’ombre et lui aveuglé car planté en pleine lumière. Il est dur de voir la nuit quand on est en plein jour. Elle souriait vraiment presque amusée par son effet. Si elle avait été un chat il aurait eut l’air bête. Il aurait croisé des yeux dorés et aurait été honteux de lui. Mais il ne croiserait pas ce genre de regard mais bien uniquement des yeux bruns bien trop enflammé pour tromper sur sa conscience du monde. Encore dans son manteau d’obscurité elle prit la parole d’une voie suave.

« Oui, il y a quelqu’un. Ne déploie pas tes armes, je ne suis qu’un chat de gouttière qui vient, attiré par la chaleur humaine. »

Les tournures étranges de ce genre étaient vraiment sa manière de parler quand il s’agissait d’apparaître. Elle ne manquait pas d’inspiration, son dieu ne la mettait jamais dans un tel embarras. Elle fit encore un pas rentrant dans la lumière, son visage encore perdu dans le sombre de ses cheveux noirs qui tombaient en boucle dans son dos mais laissant voir sous la lumière jaune son corps qui avait l’air plus consistant qu’en plein jour dans cette nuit où on voit si peu. Elle n’a pas l’air pâle, elle n’a pas l’air malade. Ses vêtements son sale et puants comme tous ceux de la rue, son odeur est forte comme tous ceux de la rue et son visage imprégné de fatigue comme tous ceux de la rue mais là, dans la faible lumière offerte, ça ne se voyait pas, ça ne se savait pas. Tout comme l’autre semblait parfait, sans la fatigue commune à la vie, ils avaient l’air d’aller parfaitement bien.

Lyra agita devant elle ses cartes usées en souriant de tout son charisme et d’une main aux longs ongles déploya les cartes en éventail. Elle avait la main d’une telle manière que l’homme pouvait observer ses cartes et sa voluptueuse poitrine bien peu cachée d’un seul regard.

« Je vous tire les cartes mon bon monsieur ? Il me semble que vous chercher quelque chose. »

Une ombre s'avança dans l'obscurité. Nedland sut que quelqu'un s'approchait. Instinctivement, il recula d'un pas. Il tenait à ce que le visage de ce passant passe sous la lumière avant qu'il ne soit trop près de lui. Il n'avait pas l'air agressif, mais les apparences à ces heures-là étaient les dernières choses auxquelles il fallait se fier. Droit, Nedland l'attendait, mais au fur et à mesure que l'intrus approchait, il pouvait s'assurer qu'il ne s'agissait pas de la personne qu'il recherchait: celle-ci avait des courbes beaucoup plus féminines que le voleur qui était sa cible. Tant mieux, c'était une rencontre bien plus agréable. En fait... rien n'était encore sûr, mais en tout cas, la personne répondit, d'une voix bizarre, mais au moins qui confirmait que c'était une femme, et non le voleur qu'il recherchait.

« Oui, il y a quelqu’un. Ne déploie pas tes armes, je ne suis qu’un chat de gouttière qui vient, attiré par la chaleur humaine. »

*Les chats peuvent griffer, aussi.* Se dit-il, spontanément.

L'homme lâcha sa garde. Il savait qu'il n'aurait pas besoin de son sabre, du moins pas dès maintenant. Elle n'avait pas l'air agressive, mais il fallait s'en méfier, surtout à cause du bâton qu'elle portait sur son dos. Enfin bon, la plupart des animaux n'attaquaient que pour se défendre, et Nedland n'avait l'intention d'attaquer personne ce soir-là, enfin personne à part celui qu'il recherchait depuis quelques jours. Il était fort probable qu'elle ne fasse que passer, mais si elle s'intéressait à lui, il lui faudrait vraiment se méfier. C'était dans ces moments-là que Nedland regrettait de ne pas avoir de dieu auquel il pourrait demander protection. Il ne vénérait pas Tzeench et les autres cultes ne le tentaient pas, mais il se sentait souvent plus vulnérable que ceux qui ont quelqu'un à adorer.

Malheureusement pour lui, il ne semblait pas que cette femme lui soit indifférente. Dans ces heures-ci, peut-être le voyait-elle comme un pigeon simple à apater, puisque sa chaleur l'attirait. Il n'avait jamais su quoi répondre à ces gens-là. Il la vit plus nettement lorsqu'elle marcha dans la lumière. Son visage était caché par sa chevelure noire, mais on pouvait voir ses courbes généreuses qu'elle mettait en avant. Vu son habillement, Nedland su qu'il serait aisé pour lui d'en vouloir plus pour quelques pistoles d'argent, mais il n'y tenait pas. Oui, elle était très belle sous cette lumière, même si la main pourpre ne pouvait apercevoir ses yeux et leur expression. Cela donnait un drôle d'effet: elle cachait son visage mais n'hésitait pas à dévoiler partiellement sa poitrine.
Elle dévoilait également le jeu de cartes avec lequel elle semblait jouer devant lui, avec une certaine agilité.

« Je vous tire les cartes mon bon monsieur ? Il me semble que vous chercher quelque chose. »

« -Non, je n'ai pas de temps pour ça, je cherche quelqu'un. »

Décidément il ne s'était pas trompé: cette femme avait bien l'intention de lui soutirer de l'argent, et ce n'était vraiment pas le moment.
Le chasseur de prime recommença brièvement à scruter les alentours. Il avait décidé de changer de tactique: il savait que son homme se cachait dans ce village, en espérant qu'il n'avait pas filé en douce entretemps. Par conséquent, son cheval aussi devait s'y trouver. Et d'après les rumeurs, ce dernier aurait la robe grisâtre tachetée de noir. Ce serait sans doute bien plus facile à trouver que son propriétaire, car si ce dernier ne veut pas se le faire voler, il a plutôt intérêt à rester près de son cheval. Les cibles étaient rares, et celle-ci, Nedland ne tenait vraiment pas à la laisser échapper. Un cheval gris... comme celui qu'il avait aperçu, attaché à un arbre dans une cour à quelques ruelles de là. Il n'y avait pas prit garde car ce n'était que l'homme qui l'intéressait, mais il comprit à quel point il avait été idiot de ne pas le remarquer.

Il ne réfléchit pas plus et couru dans la direction de l'endroit où il avait aperçu l'animal en question. Si ce cheval n'était pas le bon, il serait alors trop tard pour espérer attraper ce satané voleur, et il se maudirait d'avoir laissé échapper une telle cible. Il couru, sans faire plus attention à cette fille qui, même si elle était fort jolie, ne lui inspirait vraiment pas confiance.

Il arriva au coin de la rue, et regarda l'arbre devant lequel il était passé tout-à-l'heure: le cheval y était toujours.
Nedland sorti son arbalète et l'arma, se préparant à devoir neutraliser le voleur si besoin était. Il se tint caché à l'entrée de la cour, et attendit.

Niklas venait de sortir du tunnel caché qu'il utilisait d'habitude pour arriver à Axenhaus. C'était un bâtiment abandonné habité par quelques rats. On avait déjà tout fouillé, et les skavens avaient rappoté tout ce qui s'y trouvait. Ils ont également installé quelques systèmes grossiers qui simulaient une présence humaine dans le bâtiment aux yeux et aux oreilles des passants.
Ainsi Niklas entra dans l'ancien hall de la batisse, et ouvrit la porte, doucement. Il écouta et entendit, au loin, une discussion entre un homme et une femme. Au bout de la rue, estima-t-il. Poussant légerement la porte, il passa la tête à l'extérieur. En effet, deux personnes parlaient plus loin. Pas de danger. Il vérifia ses deux pistolets, et mit un pied dehors, suivi du reste du corps.
C'était le geste de trop, visiblement, puisque l'homme courait dans sa direction.
*Qu'est-ce que j'ai encore fait?* s'alarma Niklas.
*Fallait pas sortir...*
La porte étant déjà fermée derrière lui, il ne put rentrer assez vite sans se faire remarquer. Il ne put que se plaquer contre la porte, se dissimulant à la vue de Nedland grâce au porche.
*Serait-il possible qu'ils m'attendaient? Impossible! La sortie d'Axenhaus est une des mieux cachées!*
Tentant de se calmer et de diminuer son souffle, Niklas se plaqua, dos à la porte.
Nedland s'était arrêté... l'avait-il vu?

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'1D100' : 32, 41

L’homme la détailla du regard de ceux qui ont l’habitude de se méfier et de ne pas se tromper sur leur interlocuteur. Lyra sourit intérieurement le laissant faire pas gênée le moins du monde d’être sous ce regard. Elle en avait l’habitude. De plus, c’était même une bonne chose. Il avait relâché sa garde à son arrivée et ne semblait pas prêt à l’attaquer. Elle restait sur ses gardes, il pouvait encore être dangereux. C’était son lot de vivre en danger en côtoyant les autres. Elle lui présenta ses cartes et fut ravie de voir qu’il ne semblait pas totalement répugné par son corps même s’il était dur d’en dire plus vu la situation. Elle lui proposa de lui tirer les cartes de sa manière habituelle mais la réponse ne fut pas celle qu’elle espérait.

« -Non, je n'ai pas de temps pour ça, je cherche quelqu'un. »

Tsss, corniaud d’humain. Encore un qui se donnait de grands airs. Quel dommage, passer un peu de temps avec une si belle petite gueule d’amour et en plus qui semblait ne pas avoir de toc trop visible, ça aurait été bien. Elle referma son éventail de carte d’un mouvement du poignet en sifflant entre ses dents à l’instant où il lui tourna le dos pour partir en courant. Croisant les bras, elle passa une main près de son oreille rejetant ses cheveux en arrière en faisant tinter ses boucles d’oreilles le tout en révélant son visage dont les yeux brillaient d’un brun flamboyant. Ses yeux, la partie la plus forte de son corps. Ils étaient vifs et brulant, presque rouge en restant d’un brun parfait. Elle cachait son visage et ses yeux quand elle voulait accentuer son inoffensivité mais là, ça n’avait pas suffit. Que pouvait-elle faire, abandonner sa cible, bien sur c’était le plus sur à faire. D’ailleurs, elle n’avait pas l’intention de crapahuter derrière en courant. Elle réajusta de nouveau son bâton, non pas qu’il en ait besoin mais par réflexe et sortis de la lumière. Elle suivit le chemin qu’avait courut l’autre petite gueule blonde d’un pas lent. Elle ne cherchait pas à le retrouver et ne se pressait pas. Elle finit par arriver vers une coure passablement grande. Les piaffements d’un cheval lui firent remarquer que l’endroit ne devait pas être trop désert et que son propriétaire ne devait pas être loin.

Lyra passa une main dans sa nuque, à moitié dans le noir, elle longea les murs pour avoir moins d’endroit à surveiller en cas d’éventuelle attaque. Elle ne cherchait pas la bagarre mais une femme au décolleté si ouvert seule dans la nuit avait souvent tendance à se faire agresser. Sans chercher, elle surveillait. Elle trouva un banc et s’assit dessus murmurant doucement la même mélodie qu’avant. Elle le fit une minute, le temps de trier un peu ses affaires et de se dire qu’il allait lui falloir trouver à manger avant de se taire et de s’étirer s’accordant une pause pas le moins du monde méritée. Le tout parfaitement en vue des deux observateurs.

Le cheval avait les fontes bien garnies. Aucun doute: son propriétaire ne comptait pas se rendre chez l'épicier du coin, mais visait une destination un peu plus... lointaine, et à en voir la façon dont il était attaché, courant le risque de se faire voler à tout moment, son propriétaire n'était sûrement pas loin... C'était vraiment un coup de chance! La bonne fortune lui souriait, visiblement.
Il n'avait plus qu'à attendre l'arrivée de celui qu'il recherchait. Ainsi il resta là, à l'affût du moindre bruit qui daignerait parvenir à ses oreilles. Si ce gars se pointait, Nedland n'hésiterait pas à lui tirer dessus, et pour cela son arbalète était prête et chargée. On aurait pu le prendre pour un fou, qui viserait un cheval attaché à un arbre, mais il n'y prenait pas garde, restant concentré sur l'atmosphère ambiant.

Un bruit le fit se retourner brusquement, et il vit la femme aux cheveux noirs qui l'avait abordé un peu plus tôt. Comme il s'y attendait, son départ ne l'avait pas attristé, mais seulement privé d'un potentiel client. Elle entra dans la grande cour, sans le voir, et s'assit sur un banc. Il faisait toujours aussi sombre, alors Nedland ne pouvait la reconnaître -il avait un peu honte de devoir se l'avouer- qu'à sa poitrine. Elle prit son sac et sembla faire comme un inventaire de ce qui lui restait. Elle murmurait quelque chose d'incompréhensible, surtout avec la distance. Pourquoi fallait-il qu'elle fasse cela juste à dix mètres de l'endroit que Nedland tenait en joue avec son arbalète? Cela pouvait la mettre en danger, même si elle l'ignorait. D'accord, le chasseur de primes n'était pas mauvais tireur au point rater sa cible de dix mètres, mais il était quand même exaspéré par ce comportement.

Nedland arrêta de se concentrer sur cette femme: il venait d'entendre un bruit suspect. Il vit une ombre se laisser tomber furtivement d'une fenêtre avoisinante sur la route pavée, le tout dans un silence presque parfait. Il portait un sac qui devait contenir quelques objets de valeur, car il n'avait sûrement pas été invité dans cette maison dont il sortait à l'instant.

*Le voilà!*

Il était possible que cet homme ne soit pas celui que la main pourpre recherchait, mais c'était toujours un voleur, il n'était donc pas dénué de gains. L'humain prit son arbalète et prit le temps de pointer, ce qui n'était pas chose aisée dans cette obscurité. L'ombre avançait d'un pas rapide, il devait donc attendre. Elle ralentit lorsqu'elle arriva à quelques mètres de son cheval. Alors Nedland tira, et le carreau parti.

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'1D100' : 55

Nedland ne semblait pas l'avoir remarqué, et c'était tant mieux. Niklas se demanda pourtant combien de temps il devrait attendre là avant de pouvoir partir. Habituellement, la nuit, peu de monde sortait, surtout dans les petits villages comme Axenhaus.
Nedland s'approcha d'un cheval attaché là, et se posta à côté, arbalète pointée on ne savait où.
Soudain, un léger bruit se fit entendre. Un homme sortait d'une des maisons un peu plus loin dans la rue, et le chasseur de primes commença immédiatement à le viser.
C'était la diversion parfaite! Niklas bénit intérieurement ce brigand, et pencha légerement la tête pour observer la rue. La femme était assise à un banc, assez proche du voleur.
*Parfait! Me reste plus qu'à partir dans la direction opposée...*
Mais c'était plus facile à penser qu'à faire. En effet, Lyra semblait peu préoccupée par ce qui se passait entre les deux hommes, et un des d'eux pouvait toujours le remarquer...
Léo tira son trait, qui rata sa cible, qui courut, monta sur le cheval, et s'en alla.
*C'est le moment ou jamais!* se dit le tirailleur, qui sortit silencieusement de sous le porche, et qui partit dans la direction opposée aux deux autres, tentant de faire le moins de bruit possible...
Les sorties à la surface devenaient de plus en plus risquées...

Spoiler:

Personne n'ayant remarqué l'humain des profondeurs, il s'en alla en profitant de l'obscurité pour se dissmuler aux yeux des autres, laissant la maison et le tunnel derrière lui...

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'1D100' : 34, 56, 90

Lyra resta un moment immobile, elle observait vaguement les étoiles sans trop faire attention au reste. Mais la nuit semblait ne pas vouloir rester calme cette fois-ci. Juste une ombre passa dans la nuit. La jeune femme se redressa, tendue comme un animal surprit qui s’apprête à fuir. Elle chercha des yeux la cause de ce trouble discret. Oui, elle l’avait vus, l’autre ne devait pas trop s’y connaître en camouflage, quoique…le sac plein qu’il portait excusait un peu son manque de dissimulation. Il était chargé comme une mule. Passant une main dans sa nuque, la sorcière réfléchit rapidement. Un voleur, c’en était certain mais est ce qu’il était du coin ou non.

Elle se leva souplement et marcha sans se presser vers le cheval, mais pas comme si elle s’y intéressait. Elle se contentait de croiser l’animal d’un pas lent. Le voleur rentrait d’un larcin, il avait du butin, elle en voulait. Elle voulait sa part, il semblait qu’elle ait l’occasion de faire mieux qu’une simple cueillette cette nuit et ça la réjouissait. De l’or, si elle trouvait de l’or se serait vraiment une bonne nouvelle. Bien que Lyra soit moins pauvre que la plupart des mendiants, elle n’avait rien d’une riche malgré les fêtes dont elle bénéficiait en priant son dieu. En fait, la nourriture qu’elle avalait au temple et celle qu’elle volait étaient les principales sources de nourriture dont elle bénéficiait et surtout les meilleurs. Vraiment, Slaanesh était un dieu généreux, il nourrissait ses fidèle et leur offrait du plaisir, il ne devait pas exister de meilleure religion.

Lyra arriva à hauteur du voleur en peu de temps. Au départ il se cacha d’elle, restant dans l’ombre mais elle déploya ses cartes devant lui et il comprit qu’elle n’appellerait pas la milice sinon elle aussi serait arrêtée. Mais il n’avait pas de temps à perdre avec elle. Il continua sa route vers son cheval sans lui adresser d’autre regard. Ca commençait à bien faire, ils s’étaient passé le mot ou quoi ? Lyra grogna intérieurement un peu vexée par ce comportement. Ce fut à ce moment qu’un carreau d’arbalète vint se planter non loin de l’homme. Pas de doute sur qui était visé, ou bien le tireur était vraiment une bille pour manquer Lyra d’autant. Le voleur ne demanda pas son reste se mettant à courir vers son cheval qu’il enfourcha à une vitesse surprenante, la peur donne des ailes et c’est bien vrai.

Décidément, aller savoir ce qui se passait cette nuit, la lune du chaos n’était pas de sortie pourtant. La cultiste de Slaanesh sentit un pincement d’agacement la prendre alors qu’elle serrait les dents en ouvrant ses doigts et en se concentrant.

*Pas question que tu me laisse seule sous le feu ennemis mon pote. Et surtout pas avec tout ton butin !*

Elle se concentra sur son sort de flammèche, d’après la position de la flèche, elle savait déjà que le cheval masquait sa vue au tireur et elle ne craignait pas donc de se faire repérer pour sa magie.

Spoiler:

Le membre 'Lyra Delauro' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'1D10' : 1, 3

Argh, quelqu'un là haut devait décidément lui en vouloir: il l'avait manqué! C'était sa chance de l'avoir, et il l'avait manqué. Cet homme était un ennemi dont la tête était simplement mise à prix, sans qu'on ait eu à faire appel directement à lui. Ce genre de missions étaient rares, car elles en valaient rarement la peine: soit c'était quelqu'un de si dangereux qu'on ne pouvait faire appel à personne en particulier pour s'occuper de lui, et on attendait la venue des premiers volontaires assez fous pour le faire. Soit c'était un délinquant sans importance, pour lequel Nedland devait alors se battre avec toute la concurrence des environs. Ici, la proie n'était pas de moindre importance, mais tout à fait à la portée du chasseur de primes, et surtout, il était seul sur ce coup. C'était une rare occasion à ne surtout pas manquer.

A présent, il n'avait plus aucun espoir: non seulement il avait manqué sa cible, mais en plus cette dernière l'avait remarqué et avait paniqué: il courut vers son cheval, et l'enfourcha sans attendre. Il allait s'enfuir! C'était hors de question!
Nedland réfléchit à toute vitesse: ce salaud n'avait qu'une issue possible, et c'était de passer par la sortie de la cour, à côté de laquelle lui-même se tenait. Il avait peut-être une dernière chance de l'intercepter. Il était si concentré sur sa cible qu'il ne remarqua pas que la jeune femme au visage obscur s'était levée de son banc et s'était glissée silencieusement derrière le cheval. Il remarqua encore moins ce qu'elle avait essayé de faire, sans succès malheureusement.

Logiquement, le voleur allait l'éviter en passant le plus loin possible de lui lorsqu'il franchirait l'entrée... à moins qu'il ne l'ait pas vu. L'humain misa tout là dessus: il devait réussir! Ce n'était pas seulement pour la prime, encore moins pour pouvoir récupérer une partie du butin, mais seulement, son honneur était en jeu. S'il échouait, il allait encore s'en vouloir. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Il réfléchissait si vite que le temps semblait s'écouler au ralentis. Il allait sans doute rentrer chez lui complètement épuisé, mais une nuit de sommeil suffirait à rattraper ça. Pour l'heure, il devait faire appel au maximum de ses capacités. Le cheval s'était mis au galop: il n'avait plus une seconde à perdre.
Il passa à l'action. Après avoir laissé tomber son arbalète au sol, il avait dégainé son sabre, et à présent il courait dans une direction qui formait un angle droit avec celui du cavalier. Sa cape volait derrière lui, et il sentait le vent de la nuit sur son visage tandis que le bruit des sabots se rapprochait. Arrivé à sa hauteur, il porta un grand coup de son arme au cavalier. Il ne voulait pas le blesser, seulement le désarçonner. Le cheval s'enfuirait dans la nuit, restait à savoir si son cavalier serait toujours sur son dos ou non.

*Tu ne m'échapperas pas, salaud.*

Spoiler:

Le membre 'Nedland Erwald' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 '1D100' : 31

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#2 '1D100' : 97

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#3 '1D10' : 10

Hélas pour elle, le sort manqua. Mais bon, ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait, changeant de tactique, elle se jeta à son tour à la poursuite de l’homme qu’elle rattrapa au moment où l’inconnu le désarçonnait. Attrapant son bâton d’un bras pendant la course, elle se préparait à la bataille. Le voleur semblait pas mal blesser mais aussi sur le point de répondre. Lyra posa sa main sur la nuque de l’homme pour tenter un sort de choc qui échoua lui aussi. Vraiment, les sorts n’étaient pas de son côté cette nuit. Elle enchaîna avec un coup de bâton qui échoua lui aussi et du reculer un peu pour se préparer à la possible prochaine attaque, prête à parer. Le voleur ne semblait pas comprendre pourquoi elle s’attaquait à lui mais Lyra lui sourit d’un air amusé.

« Navré mon frère mais tu as de l’argent. Mauvais pour la tranquillité. »

De plus, elle était assez contente de retrouver la petite belle gueule. Si c’était lui qu’il cherchait, il devait avoir de la valeur. Valeur, signifiait argent. Si elle avait une chance de gagner un petit quelque chose elle se ferait un plaisir de tenter le coup ici et maintenant.

Spoiler:

Le sabre fendit l'air, jusqu'à toucher l'homme en plein visage. Le coup sembla le sonner sévèrement. Nedland se maudit intérieurement, se disant que, une fois encore, il avait agit de façon irréfléchie. Il aurait pu tout simplement tenter d'assommer le voleur, au lieu de lui porter un simple coup de sabre. Ainsi il aurait été plus facile de le capturer. Quoi qu'il en fût, le cavalier, sous l'effet de la surprise, lâcha les reines et bascula sur le côté, pour finalement se retrouver à terre alors que le cheval disparaissait dans l'obscurité. Nedland sourit: il avait réussi! Ce voleur était cuit, et il n'avait pas vraiment intérêt à tenter de résister.
Pourtant il se releva.

« -Merde, j'y étais presque! »

Il avait l'air furieux, ou peut-être simplement déçu de se faire stopper si près du but. Nedland n'en avait cure: cet homme causait du tort à d'autres sans qu'ils ne lui aient rien fait. Il était donc nuisible à la société. C'était un bon point pour gagner de la motivation, mais surtout sa tête valait une certaine somme, qui était dans la poche du chasseur de primes, s'il ne faisait pas d'erreurs.
Le voleur s'était relevé, et, à présent que son visage était dévoilé, Nedland eut la confirmation qu'il s'agissait effectivement de l'homme qu'il recherchait. Il n'avait plus qu'à le maîtriser et à le remettre en main propre à ses victimes. Seul problème: il ne semblait pas très coopératif. Il s'était empressé de se relever et de dégainer sa propre arme, à deux mètres de la main pourpre. Il voulait donc se battre malgré son état? Soit. Nedland l'aurait plutôt imaginé détaller comme un lapin, mais peut-être était-il assez lucide pour savoir que ce n'était pas une solution plus sûre. Cet inconnu qui arrivait soudain et manquait de le tuer d'un coup de sabre pouvait très bien avoir des amis dans les environs, comme par exemple cette fille de tout-à-l'heure...

Ce fut alors que la fille en question se jeta dans sa direction. Elle tenta de lui donner un coup de bâton, mais le manqua.

« Navré mon frère mais tu as de l’argent. Mauvais pour la tranquillité. »

*Cette satanée mendiante ne peut pas s'empêcher de s'incruster, et tout ça pour de l'argent? Mais quelle rapace!*

Cette fille lui tapait décidément sur les nerfs: elle venait toujours le déranger là où il en avait le moins besoin. Il pouvait comprendre le fait qu'elle manquait d'argent, mais ce n'était pas une raison pour empiéter sur ses affaires à lui. C'était SON enquête et SA proie. En plus cette fois il pouvait profiter de l'absence de ses rivaux, alors cette jeune femme, aussi jolie soit-elle, n'était pas sur son terrain de chasse, là. Il s'empressa donc de lui exprimer la joie de ses pensées.

« -Pousse-toi de là! J'en fais mon affaire. »

Mais c'était trop tard, l'homme, pour se débarrasser de cette fille gênante, l'attaqua. Nedland n'avait plus le choix: s'il voulait éviter de faire plus de tapage et de mal à qui que ce soit, il devait en finir au plus vite. Il chargea le voleur. Dans son état, et à deux contre un, il n'avait aucune chance, et il devait effectivement se dire qu'il aurait du filer, au lieu de rester là et de s'emporter contre son ennemi ,seulement il ne pouvait pas prévoir que cette fille plantureuse l'attaquerait.
Nedland, cette fois, tenta de l'assommer plutôt que de le blesser. Il n'avait rien de personnel contre lui, et préférait qu'il soit jugé en bonne et due forme plutôt que de le tuer sans autre forme de procès.

Spoiler:

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#1 '1D100' : 97

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#2 '1D10' : 2

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#3 '1D100' : 52

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#4 '1D10' : 8

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#5 '1D100' : 37

Lyra sourit en baissant son bâton. L’autre venait d’être mit hors jeu après un coup de la jolie petite gueule qui avait quand même du muscle. Il avait quand même eut le temps de l’attaquer à deux reprise, heureusement pour elle que ce pourceau ne savait pas mieux viser avec ses mains qu’il ne l’aurait fait avec des sabots. La sorcière fit tourner le bâton entre ses doigts avant de l’arranger dans son dos à sa place habituelle. Elle siffla de contentement en regardant le voleur inerte sur le sol. Jetant un regard à la petite gueule d’amour, elle se demanda vaguement s’il avait un nom qui correspondait à sa tête.

L’air s’était encore un peu rafraichit du fait de l’absence prolongée de soleil et Lyra commençait à sentir le froid. Ses bras avaient la chaire de poule maintenant ainsi que toutes ses jambes. Un frisson partit de ses chevilles, remonta dans ses cuisses jusqu’à se propager dans tout le corps pour finir sur le bout de ses seins.

« -Pousse-toi de là! J'en fais mon affaire. »

Elle l’avait très bien entendu avant lui dire ça. Ca ne la vexait pas mais l’incommodait. Elle lui venait en aide et tout ce qu’il trouvait à dire c’était de dégager. Bonjour la charité. Bon, elle n’était pas vraiment venus l’aider mais plutôt chercher de l’argent et n’aurait jamais prit le moindre risque pour cette tête blonde sans récompense à la clef mais ça, ce n’était que des détailles. Elle vit la petite gueule d’amour mettre les menottes au voleur et cracha sur le côté après avoir fait un pas pour s’éloigner.

« Magnifique affaire mon cher. Tu vas certainement avoir une belle prime pour celui-là. A moins que se soit personnel…Ne répond pas, de toute manière ça change que dalle. »

Elle prit la bride du cheval qu’elle amena près d’un arbre proche auquel elle l’attacha. Sans autre formalités, elle défit les paquets qu’il avait sur le dos et commença à les fouiller avec attention pour tenter de trouver quelque chose qui puisse lui servir.

L'homme s'effondra à ses pieds. Enfin il le tenait! C'était véritablement sa meilleure prise depuis plusieurs mois, et en plus elle s'était faite discrètement, sans trop de témoins, ainsi il ne risquait pas de se la faire voler. Se penchant vers le voleur inconscient, il prit les menottes qui pendaient à sa ceinture et s'en servit pour lui attacher les mains dans le dos, il prit également soin de le bâillonner pour éviter de déranger les voivins. C'était chose faite. Il n'aurait plus qu'à le remettre aux autorités, dès que possible, mais cela nécessitait de le traîner jusqu'à Hammerstadt, ce qui n'était pas très motivant, mais il n'avait pas le choix. La nuit s'était effectivement rafraîchie, et il demandait surtout à regagner son lit chaud et douillet, ce qu'il savait qu'il pourrait faire d'ici une heure, malgré la fatigue. Heureusement que la prime l'aidait à tenir.

« Magnifique affaire mon cher. Tu vas certainement avoir une belle prime pour celui-là. A moins que se soit personnel…Ne répond pas, de toute manière ça change que dalle. »

Nedland ne répondit pas tout de suite, il se contenta d'aller rechercher son arbalète à une dizaine de mètres de là, puis alla calmement rechercher le carreau qu'il avait tiré, qui s'était fiché dans une motte de terre un peu plus loin.
Pendant ce temps la fille alla inspecter le cheval, sans doute pour y trouver des richesses. Il ne s'y opposa pas. Après tout, tout ce qui l'intéressait, c'était ce voleur, il attachait moins d'importance à ce qu'il trimbalait avec lui, qui avait pour la plupart été volé à d'honnêtes citoyens. Par contre le cheval pourrait lui être utile afin de l'acheminer vers la ville, cependant, à voir à quel point la fille semblait s'y intéresser, ce ne serait pas chose facile. Même sans être sur la piste de cet homme, il fallait encore qu'elle se serve dans le fruit de son travail, c'était vraiment une profiteuse. Elle ne paraissait pas malhonnête, mais Nedland s'en méfiait à 200%. Il n'oublia toutefois pas que, dans ses agissements, elle avait quand même agi avec la même intention que lui, et avait donc essayé de l'aider dans cette prise.

« -Merci quand même pour ton aide, j'essayais de l'avoir depuis plusieurs jours, celui-là. »

Bien sûr, étant le "producteur" de cette matière première qu'était un futur prisonnier, il songea à se servir également avant les autres. Il n'aimait pas à s'approprier des objets volés, mais certains d'entre eux pouvaient toujours être utiles. Il s'approcha du cheval et jeta également un oeil au bazar qui s'y trouvait, espérant y voir autre chose que des vivres. Tout en faisant cela, il ajouta:

« -Bon, je vais devoir le ramener à Hammerstadt, maintenant... La nuit est encore longue pour moi, j'en ai peur... »

Dit-il en frissonnant à l'idée de devoir rester encore un moment dans la fraîcheur de la nuit tout en trimbalant ce gars qui avait l'air plutôt baraqué. Il hésitait vraiment à demander de pouvoir disposer du cheval.

« -Merci quand même pour ton aide, j'essayais de l'avoir depuis plusieurs jours, celui-là. »

Lyra se tourna doucement, elle avait le dos tourné à l’inconnu quand il lui avait dit cela et elle tourna le visage vers lui, faiblement éclairé par la clarté de la nuit. Un de ses yeux était visible du point de vue de la petite gueule d’amour. La sorcière était surprise, il lui avait semblé qu’il ne l’appréciait vraiment pas et le fait qu’il lui parle de cette manière l’étonnait. En fait, elle sourit légèrement sans même le vouloir. Drôle de nuit, la dernière fois de sa vie qu’elle avait du avoir des remerciements avait du être…au moins plusieurs années en arrière, elle n’était même pas sure de s’en souvenir précisément. Elle remit ses cheveux derrière son oreille d’un rapide geste de la main en murmurant presque.

« De rien. »

Elle n’avait pas trop l’habitude. Ce genre de gentillesse sans autre pensée la désarmait. Elle continua son observation des sacs. Pour le moment, elle considérait ça comme un vrai trésor. Cela devait faire une éternité qu’elle n’avait plus vu autant de nourriture ailleurs qu’au temple. Manger, avec tout ça, même avec la moitié, elle aurait de quoi se nourrir pendant des jours. La meilleure chasse de nuit qu’elle n’ait jamais faite.

« -Bon, je vais devoir le ramener à Hammerstadt, maintenant... La nuit est encore longue pour moi, j'en ai peur... »

Lyra saisit la bride du cheval d’un mouvement vif avant de jeter un regard enflammé à la gueule d’amour. Il était bien gentil mais ce cheval, elle tenait bien à le garder et elle le voyait venir. Bon, c’était vrais qu’elle n’avait pas fait grand-chose pour l’aider mais quand même, elle avait prit des risques. Puis, voyant qu’il ne demandait rien, la sorcière se détendit. Sa main gauche vint tripoter un de ses colliers alors qu’elle réfléchissait. Elle n’avait pas forcément envie de rester seule et de laisser échapper la mignonne petite tête blonde si facilement. Alors, pourquoi ne pas prolonger la nuit.

« Et bien…On pourrait transporter ce type sur le cheval jusqu’à Hammerstadt et revenir ici dans mon appartement pour partager ce que transporte le cheval si ça te convient. Mais je voudrais garder le canasson. Et puis, je peut vous offrir l’hospitalité pour la nuit si vous le désirez.»

Dit-elle simplement en serrant un peu plus la bride et remettant les sacoches sur le dos de l’animal.

« Je m’appelle Lyra Delauro. Et vous mon bon monsieur ? »

« De rien. »

La femme sourit. Elle avait l'air sensible à ses remerciements. C'était bon à savoir pour le chasseur de primes, qui pourrait avoir la conscience tranquille pour avoir contenté une demoiselle, quelle que soit son statut social ou autre. De toute façon, dans cette obscurité, les apparences avaient un enjeu bien moindre. Il était simplement satisfait d'avoir fait sourire au moins une personne ce jour-là, non pas que Nedland était un saint, mais il aimait qu'on pense du bien de lui. En grande partie grâce à lui, elle gagnait beaucoup cette nuit, et pour couronner le tout il avait mis hors d'état de nuire un individu hostile à la société.
Comme il s'en doutait, elle avait l'intention de prendre sa part, ce qu'il n'était pas motivé à lui refuser. Il semblait que ce qu'elle convoitait soit justement le cheval. Nedland ne s'en plaignait pas, car un cheval demandait du temps à lui consacrer, ainsi que des moyens de l'entretenir. Par contre il l'aurait volontiers utilisé pour transporter ce voleur inconscient jusqu'au poste de milice de Hammerstadt. En effet il ne pouvait le faire à Axenhaus puisqu'il n'était pas certain que sa tête était mise à prix dans ce village, aussi proche soit-il de la ville.

Il vit que la noiraude réfléchissait. Une intuition lui disait qu'il n'en avait pas encore fini avec elle. Si elle avait quelque chose à lui apporter encore, il n'était pas contre. Jusqu'à présent il ne l'avait vue que comme une gêneuse, mais à présent que la plus grande partie de son stress était retombée, il s'était calmé et la présence de cette fille lui paraissait plus agréable.

« Et bien…On pourrait transporter ce type sur le cheval jusqu’à Hammerstadt et revenir ici dans mon appartement pour partager ce que transporte le cheval si ça te convient. Mais je voudrais garder le canasson. Et puis, je peut vous offrir l’hospitalité pour la nuit si vous le désirez.»

Le destin soit loué! Elle avait comprit ce dont il avait besoin, et le lui proposait sans hésiter. C'était frustrant sachant que Nedland méritait plus qu'elle de pouvoir disposer des possessions de sa proie, mais il avait passé l'âge où on fait un caprice pour un oui ou pour un non. Il aurait parfaitement été capable d'assumer avec ses moyens actuels, mais c'était bien mieux de pouvoir profiter d'une monture, même si lui-même marcherait à pied, cela le soulagerait d'un certain poids.
Pour la suite de la soirée telle que cette fille le proposait, le fait de revenir ici avec elle ne lui inspirait pas vraiment confiance. Après tout elle avait essayer de l'appâter avec ses tours de cartes, mais le chasseur de primes n'était pas dupe. Si elle avait comprit cela, en revanche, c'était une bonne chose, car elle n'essayerait plus de l'avoir, de cette manière en tout cas. En plus, si c'était pour se partager le "butin", il ne fallait pas hésiter. Ce n'était pas vraiment un crime de voler un voleur.
Il n'était pas encore onze heures, et ils avaient encore tout le temps devant eux pour faire l'aller-retour (ce qui à priori ne prendrait même pas une demi-heure), même si, pour le moment, Nedland n'était pas très chaud à l'idée de passer la nuit dans l'appartement d'une fille qui frappait les hommes à coups de bâtons...

« -C'est d'accord, nous allons le ramener en ville, puis nous reviendront pour partager ses affaires. »

Elle commença alors à charger le cheval, se préparant à partir. Nedland prit le voleur, le souleva et le mis sur le dos du cheval, couché sur le ventre, en travers de celui-ci. Il se servit de la corde contenue dans son sac pour l'attacher solidement de façon à ce qu'il ne puisse pas s'enfuir même s'il se réveillait, et, au pire, il pourrait toujours tâter du sabre de la main pourpre. Ils se mirent en route, et la fille se présenta.

« Je m’appelle Lyra Delauro. Et vous mon bon monsieur ? »

C'était un joli nom, de plus le chasseur de primes remarqua qu'elle le vouvoyait. Était-ce un nouveau moyen de l'appâter, ou une marque de respect, il ne pouvait pas le savoir, mais la politesse voulait que lui aussi la vouvoie.

« -Je m'appelle Nedland Erwald. »

Il se contenta de donner cette simple réponse, puis ils sortirent de la ville et se dirigèrent vers Hammerstadt.